Le secteur de l’Insertion par l’Activité Économique peine à se faire reconnaître. Nous aimerions croire encore au Père Noël mais je doute que nous trouvions demain, sans affirmer rapidement et publiquement la volonté d’agir de notre réseau, beaucoup de cadeaux au pied du sapin...
Les Entreprises d’Insertion, clairement positionnées sur le secteur marchand, travaillent en étroite collaboration avec les filières professionnelles. Les ACI, se revendiquant du secteur de l’utilité sociale, centrent quant à elles leur action sur la progression de la personne et revendiquent en cela leur spécificité.
Initié en 2009, le CNEI et CHANTIER école signaient en 2010 un accord de partenariat affirmant leur complémentarité et la volonté de coopérer sur la base d’une reconnaissance commune et réciproque.
Lors de leur manifestation commune « Filières vertes et Insertion » du 31 octobre dernier, les deux réseaux ont souhaité renforcer ce partenariat en faisant le pari de voir naître, d’ici la fin de l’année, un inter réseaux formalisé, organisé techniquement et politiquement, capable d’assurer une représentation univoque pour atteindre les objectifs qu’ils se seront fixés.
Ce nouvel outil, placé sous le signe de la coopération, nous rendra, dans la période difficile que nous traversons, plus lisibles et plus audibles des politiques, favorisant des prises de décisions conformes à nos attentes.
Ce même 31 octobre, et après 6 ans d’échanges et de négociations
entre le SYNESI et les partenaires sociaux, un décret très attendu portait extension de la Convention Collective Nationale (CCN) des Ateliers et Chantiers d’Insertion.
Dès la parution de ce décret au journal Officiel, certains ont critiqué cette extension au prétexte d’une impossibilité matérielle et financière d’application en regard d’une situation déjà difficile par ailleurs.
Pourtant, et au-delà des appréhensions légitimes liées à cette application, cette extension confirme une avancée sociale qui se traduit aujourd’hui par des droits nouveaux, porteurs d’espoir, pour les 60 000 salariés permanents et polyvalents de nos structures.
C’est pour nous une réelle reconnaissance du travail accompli depuis
plus de 20 ans par les adhérents de notre réseau. Une telle légitimation primant par avance sur toute autre considération, je reste persuadé que nous ne pourrons à terme qu’en être satisfaits.
Emmanuel STEPHANT